Par Eric Ng Ping Cheun
Particulièrement affectées par le salaire minimum national, les petites et moyennes entreprises (PME) doivent trouver à tout prix des moyens d’augmenter leur productivité. Le salaire minimum a divers mérites dans diverses industries. Au sein d’une industrie, la situation financière est différente entre une grande entreprise et une petite société, entre les grandes entreprises elles-mêmes, et entre les PME elles-mêmes. La raison est que chaque firme a ses propres structures de coûts et ses propres taux de rentabilité. Et les gains de productivité sont très variables d’une firme à l’autre, d’une activité à l’autre.
Formation en gestion
La productivité signifie soit une hausse de la production avec les mêmes apports (capital, travail, matières premières), soit le maintien du niveau de production avec moins d’intrants (inputs). Pour une PME, la productivité passe d’abord par une formation dans tous les domaines de gestion.
Ainsi de la formation en matière technique : on doit donner aux PME les moyens d’investir dans la connaissance des technologies, dans l’organisation du système de production, dans le contrôle de la qualité et dans l’apprentissage des techniques de coût (costing), de prix (pricing), de production (maintenance et réparation des équipements). La survie d’une PME dépend de sa capacité à fabriquer des produits de qualité.
Ainsi de la formation au niveau du marketing : même si l’on a une connaissance du processus technique de production, on doit avoir des notions de marketing. Une PME doit se faire connaître sur le marché. Un des moyens est l’organisation des foires commerciales. De plus, il convient d’inventer des actions de marketing qui valorisent la clientèle dans le dessein de satisfaire ses exigences. L’apparence physique du produit est importante mais insuffisante : il faut adopter une approche fonctionnaliste du produit en ayant une bonne connaissance de ses usages potentiels et réels pour se rapprocher des besoins du client.
Ainsi de la formation au niveau de la gestion financière : leurs ressources financières étant limitées, beaucoup de PME ne peuvent pas s’offrir les services d’un comptable ou d’un gestionnaire. Les PME négligent l’usage des découverts bancaires (overdrafts) qui servent à combler des insuffisances de trésorerie (cash flow) pour financer des actifs courants (current assets) comme les stocks. Faute de pouvoir obtenir des emprunts à long terme, les PME utilisent des découverts bancaires pour acquérir des immobilisations fixes (fixed assets), tels des équipements, qui ne rapportent rien à court terme. D’où le problème de liquidité.
La survie d’une PME dépend de sa capacité à fabriquer des produits de qualité.
Une petite entreprise doit réaliser régulièrement des contrôles sur le budget. Elle doit faire un suivi auprès des débiteurs pour en cerner les bons et les mauvais. Il faut savoir aligner les délais de paiement obtenus des fournisseurs (les dettes) avec les délais de paiement accordés aux clients (les créances).
Soutien institutionnel
Est important un soutien institutionnel aux PME. D’abord, le National Productivity and Competitiveness Council (NPCC) peut travailler avec SME Mauritius pour aider les PME à s’intégrer dans le tissu industriel par un accroissement de leurs liens avec les grosses entreprises, notamment par le biais de la sous-traitance. Pour aider les PME à devenir des sous-traitants, il faut détaxer les équipements et aussi les matières premières pour eux afin qu’ils puissent les acheter en gros. Les PME doivent pouvoir produire des biens dans les quantités requises et à des coûts raisonnables.
Le NPCC peut contribuer à l’élaboration d’une banque de données pour aider les PME à trouver des informations sur les fournisseurs locaux et étrangers de matières premières et de machines, sur des débouchés extérieurs et sur des technologies de manufacture. Les PME ont aussi besoin de statistiques fiables et actualisées pour évaluer le potentiel du marché et pour planifier leur production.
Le NPCC peut inculquer la culture du travail et le sens de l’effort au sein des entreprises. On ne demande pas à l’employé de travailler plus, mais de travailler mieux et d’être appliqué dans son travail. Faire les choses bien doit devenir une routine.
Enfin, et non des moindres, le NPCC peut promouvoir la méritocratie dans les entreprises. The right man must be in the right place at the right time. Ceux qui apportent des résultats et qui font avancer l’entreprise doivent être récompensés par une hausse de leur salaire. L’entreprise doit avoir pour politique de reconnaître le travail bien fait.
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